L'intersyndicale* des retraités du Pays Malouin mobilisait le 31 Mars
En colère de ne pas être entendus par le gouvernement et le Président de la République qui ignorent leurs revendications, les retraité.e.s se mobilisent à nouveau aujourd’hui, pour les raisons suivantes :
- Tout d’abord, pour le rattrapage de leur pouvoir d’achat attaqué durement depuis des années. Une pension sur trois est inférieure à 1000€ et de nombreux retraités sont contraints à des privations importantes pour boucler leur fin de mois. C’est inadmissible !
De même, de 2008 à 2019, les prix ont augmenté de 13%, les pensions de seulement 6% donc une baisse de 7% du pouvoir d’achat de la pension brute. A laquelle s’ajoute depuis l’arrivée de Macron au pouvoir, l’augmentation de la CSG et de mesures fiscales défavorables aux retraités qui leur ont fait perdre presque 2 mois de pensions sur les années 2018, 2019 et 2020.
Les retraités sont la cible « privilégiée » de Macron pour compenser les cadeaux aux grandes entreprises et aux plus fortunés avec notamment la suppression de l’ISF et la distribution d’aides massives aux grandes entreprises (230 milliards d’euros par an, soit plus que le budget de la santé !). Cet argent est pris sur nos impôts et le budget de la Sécu. Les entreprises du CAC 40 peuvent alors gaver leurs actionnaires en leur distribuant près de 60 milliards d’euros par an.
La pauvreté s’étend pendant que la fortune des 0,1% des français les plus aisés a augmenté d’un quart depuis 2017. La France ne manque pas d’argent mais de justice sociale. Une revalorisation immédiate de nos pensions, 100€ tout de suite, puis 300€, est nécessaire.
Mais nous demandons surtout le retour à l’indexation des pensions sur le salaire moyen.
- Nous réclamons également la prise en charge de la perte d’autonomie à 100% dans la branche maladie de la Sécurité Sociale et refusons la création de la 5ème branche de la Sécu, car elle sépare ce qui relève de la santé de ce qui relève du handicap, alors que ceux-ci sont étroitement liés ; elle remet en cause le principe de la solidarité intergénérationnelle, en faisant peser son financement en grande partie sur les seuls retraités, et ouvre la porte aux assurances privées. Nous réclamons aussi la création d’un grand service public de l’autonomie.
- La crise sanitaire actuelle met en évidence le rôle primordial du service public de santé. Plus généralement, nous avons besoin de services publics de proximité accueillant physiquement les citoyens
- Il nous faut un vaccin anti-covid produit massivement et rapidement pour toutes et tous.
Macron gère la crise en toute opacité en s’appuyant sur un « conseil de défense » qui n’a aucune légitimité démocratique et le gouvernement a fait le choix de confier la répartition des vaccins au cabinet privé américain Mc Kinsey et la gestion des rendez-vous à la plate-forme privée Doctolib, au lieu de s’appuyer sur des organismes publics comme la CPAM, par exemple. Il faut passer des heures pour tenter d’obtenir un rendez-vous car l’approvisionnement en vaccins ne suit pas. La production des vaccins est soumise à la loi du marché et au bon vouloir des groupes pharmaceutiques. Sanofi, qui a bénéficié des subventions d’Etat, a augmenté ses profits de 340% en 2020 et supprimé, en pleine pandémie, 1700 emplois dont 400 postes de chercheurs. Nous demandons que les brevets des vaccins deviennent des biens publics, que les labos pharmaceutiques soient réquisitionnés et que soit créé un pôle public du médicament.
- De même, nous exigeons que les hôpitaux et les EHPAD soient dotés du matériel et des personnels soignants nécessaires. En pleine pandémie et au nom du « tout ambulatoire », la suppression de lits se poursuit (7200 entre 2017 et 2020) et la loi de finances de la sécurité sociale 2021 fait 4 milliards d’économies sur le budget de l’hôpital public.
Le Conseil départemental d’Ille et Vilaine veut recruter des étudiants pour les EHPAD. Certes, la crise a plongé beaucoup d’étudiants dans une situation très difficile. Mais ce dont les EHPAD ont urgemment besoin, ce sont de personnels médicaux-sociaux qualifiés et bien rémunérés, justement ceux qui sont formés dans nos lycées professionnels !
Après la fermeture de la maternité et du service de réanimation de Dinan, nous avons les craintes les plus fortes que les réorganisations d’hôpitaux accentuent ce mouvement et nous nous inquiétons du fait que la lettre de cadrage concernant ceux de St-Malo et Dinan n’ait toujours pas été rendue publique alors que le projet est déjà lancé.
Pour nous, ce projet ne doit pas se traduire par un simple développement de l’ambulatoire. Il doit maintenir et développer l’ensemble des spécialités existantes sur les deux sites de Saint-Malo et Dinan pour garantir une accessibilité à des soins de proximité pour toutes et tous, maternités comprises, dans des hôpitaux 100% publics.
Enfin, nous combattons la tendance à opposer les générations entre elles et à les mettre en concurrence. Certains osent même affirmer que « toutes les vies n’ont pas le même prix » et sous-entendent que les plus âgés pourraient renoncer à leur espérance de vie.
C’est inacceptable, insoutenable moralement et dangereux pour la cohésion sociale, nous avons besoin de solidarité !
Non les retraités ne sont pas des privilégiés et, après leur vie professionnelle, ils restent très utiles à la société ! Ils ont déjà payé un lourd tribut à l’épidémie de coronavirus.
Continuons à nous battre pour la revalorisation de nos pensions et le développement de services publics de santé de qualité.
L’argent existe pour plus de justice sociale !