-> Titre du document : Réticence à la vaccination et recours aux médecines alternatives et complémentaires
-> Thème d'action : #passe sanitaire # vaccination covid 19
-> Auteur(s) : Auteur : Eve Dubé, Chantal Sauvageau et Dominique Gagnon
-> Chapeau de présentation.
Une étude canadienne des courants médicaux et de leur positions vis à vis de la vaccination.
Chez l’homme, toutes les cultures se sont dotées de systèmes médicaux. Ces sytèmes sont décrits largement comme un ensemble de techniques et de pratiques ayant pour but de guérir les maladies et de maintenir la santé. Ces systèmes ont des caractéristiques communes (notamment les méthodes utilisées dans la normalisation de la santé et le diagnostic des maladies, les rôles et leur définition, ainsi que les carrières offertes aux prestataires de soins). Cependant, chaque systèmes’inscrit dans un contexte historique et sociopolitique particulier (Kleinman, 1997). Jusqu’au XIXe siècle, la médecine nord-américaine se caractérisait par l’offre de plusieurs options en matière de soins de santé, maisaucun ordre professionnel ne distinguait les praticiens (Kaptchuk et Eisenberg, 2001).
En dépit de l’existence de différentes formes de médecine et de méthodes de guérison qui se sont fait une place aux dépens de la nouvelle orthodoxie médicale (notamment l’hydropathie et l’homéopathie), la biomédecine a graduellement acquis une légitimité et une hégémonie grâce aux lois régissant l’enseignement et la pratique de la médecine (Kaptchuk et Eisenberg, 2001).
Il faudra attendre les années 1960 et la contre-culture pour que les pratiques de santé parallèles comme l’homéopathie et la naturopathie redeviennent populaires. Dans les grands centres urbains, on s’adonna de plus en plus à la méditation, au yoga et à la visualisation. Le cri de ralliement de l’heure était de « reprendre le contrôle de son corps » et l’on dénonçait la « médicalisation » et le paternalisme. Les mouvements féministes, par exemple, s’opposaient au paternalisme inhérent à la relation thérapeutique établie par les professionnels de santé biomédicaux (Kaptchuk et Eisenberg, 2001). Nous tenterons, dans le présent chapitre, de rendre compte de ces différentes tendances à l’échelle canadienne et de favoriser une meilleure compréhension des approches parallèles en matière de soins de santé. Après avoir donné une définition générale de celles-ci, nous nous intéresserons plus particulièrement à quatre d’entre elles, soit la naturopathie, l’homéopathie, la chiropratique et la pratique sage-femme, sélectionnées non pas parce qu’elles sont les mieux connues et les plus populaires au Canada, mais parce qu’elles sont souvent associées à une position assez bien définie au sujet de la vaccination. Nous terminerons sur une description des influences que pourraient avoir ces approches sur le phénomène de l’hésitation à l’égard de la vaccination dans la population en général. En examinant de plus près la relation entre l’intérêt croissant pour les approches complémentaires et parallèles et la hausse simultanée de la réticence à la vaccination, nous pourrons mieux illustrer comment se manifestent d’importants changements culturels – liés aux crises de la confiance et de la vérité.
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-> Identification du support source : Université de Sherbrook, Publication : La santé publique à une ère marquée par le doute - Origines religieuses et culturelles de l’hésitation des Canadiens face à la vaccination