Un emplacement pour quel projet de santé sur nos territoires ?
A l’issue d’une réunion tenue le 5 mai sous l’égide du préfet de région, le site d’implantation du futur hôpital territorial semble avoir été arrêté en faveur de la ZAC Atalante (Saint-Jouan-des-Guérets). Certain.e.s élu.e.s, les présidents des agglomérations de Saint-Malo et Dinan se félicitent de cette issue qui intervient 27 mois (!) après la signature de la lettre de cadrage du projet de réorganisation hospitalière. Pour nous, ce délai de prise de décision témoigne de leur absence d’anticipation sur ce dossier majeur d’aménagement du territoire !
Peut-on affirmer que cette décision lève la perplexité et les interrogations que suscite cette restructuration de l’appareil de soins du secteur sanitaire Cancale Dinan – Saint-Malo ? A cette question, la coordination malouine Le Monde d’Après et le collectif Dinan diver’Cité, qui ont travaillé ce sujet depuis le début (*), ne peuvent que répondre négativement à cette question. Car si dans un tel projet, la localisation du pôle principal n’est évidemment pas accessoire, celle-ci, à elle seule, ne garantit pas l’accès à des soins de qualité pour toutes et tous, dans des conditions acceptables de sécurité.
De ce point de vue, nos deux groupements demeurent mobilisés et vigilants sur la déclinaison du projet médico-soignant partagé entre les 4 structures du groupement hospitalier (Hôpital territorial, CH de Dinan, CH Saint-Malo Cœur de ville, CH Cancale) et donc sur la ventilation des différentes spécialités médicales et activités, avec leurs capacités d’hospitalisation et leurs effectifs médicaux, soignants, techniques et logistiques correspondants.
L’approbation du projet reste à la merci de la doctrine de réduction des coûts en cours dans les instances technico-financières de la Santé : CNIS (Conseil national de l'investissement en santé) , Ministère de la Santé, ARS. Cela fait peser de sérieux doutes sur le maintien à long terme de nombreuses spécialités et d’un vrai service d’urgences sur le site de Dinan.
De plus, le montant du financement de ce nouveau projet immobilier est inférieur à ce qui était annoncé et son affectation reste, de fait, inconnue.
Enfin, dans la décennie à venir qui sera marquée par une aggravation de la pénurie en compétences médicales tant à l’hôpital qu’en ville, on ne peut qu’alerter sur l’impérieuse nécessité de concevoir ce projet de réorganisation avec un volet de développement de structures extrahospitalières coordonnées pour garantir l’accès aux soins de 1er recours, le suivi médical, comme le retour à domicile précoce après le séjour hospitalier.
La coordination Le Monde d’Après Saint-Malo et le collectif Dinan Diver’cité, maintiendront dans les mois et années à venir leur vigilance sur l’évolution du projet et poursuivront leur travail d’analyse, de conception et d’information auquel ils veulent associer toutes celles et tous ceux (organisations et citoyen.ne.s) qui sont attaché.e.s à l’amélioration et au développement d’un système public de santé de qualité sur nos territoires.
(*) voir notre dossier Aux pays de Saint-Malo et Dinan, la santé du futur se décide maintenant, toujours en ligne par http://www.lemondedapres-saintmalo.fr/medias/files/dossier-sante-du-futur-v-30-aou-t-le-ger.pdf